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La Radio, canal des traditions et reflet du développement souhaité par l’Afrique

Saxum Willy | | Média

Au cours d’une émission pour les communautés au sein de la Radio Arc-en-ciel

Outre ses plages musicales étendues revenant comme bémol, contrairement à la télévision qui a plongé l’Afrique dans la propagande et la lubie des séries glamour, la Radio s’est majoritairement démarquée en étant le canal de réalités existentielles du continent africain. A l’occasion de la journée mondiale de la Radio ce mardi 13 février 2018, 100pour100culture est allé à la rencontre de cet univers rustique mais déterminant pour la formation d’une superstructure sociétale.

Plongée au cœur des actions pratiques les plus urgentes pour le continent africain la Radio s’annonce comme le canal idéal, indiscutablement. Et, ce ne sont pas les organisations non gouvernementales présentes sur le terrain qui diront le contraire. Elles pour qui ce média représente l’allié efficace.

Au Mali la jeune association Afrikpoll, s’est engagée dès l’extension de ses activités en 2017 au côté de la Radio Rabaw à Bamako pour une promotion de la citoyenneté par l’interaction. Une émission en langue locale Bambara dénommée  Démocratie Jemu, rayonne depuis le quartier Sangarebougou.  « Nous informons principalement la population illettrée sur les thèmes de la redevabilité, la démocratie et la citoyenneté pour les doter d’outils afin de leur permettre de jouer pleinement le rôle de citoyen. Nous recevons à travers les appels des auditeurs, des encouragements et des questions. Cela nous permet de nous adapter, d’être plus performant et de faire plus d’impact», témoigne cet animateur de ce programme d’éveil des consciences à la citoyenneté.

Ces ondes positives ne se limitent pas au Mali. Elles atteignent la plupart des pays du continent africain. La Radio porte et transporte des espérances sociales du sommet de l’Etat au peuple et vice-versa. À 1497,9km de Bamako, Radio Daloa, dans la ville éponyme, au centre ouest de la Côte d’Ivoire, pays voisin au Mali, le fléau de la migration clandestine a occupé les rêves de milliers de personnes. La ville de Daloa étant devenue une plaque tournante pour les départs vers la méditerranée. Plusieurs campagnes avec cette radio locale, qui malgré ses moyens rudimentaires atteint au moins 700mille personnes, vont permettre d’épargner les jeunes de ces périlleuses aventures en Europe.

Dans cette localité, la Croix-Rouge de Côte d’Ivoire (CRCI) est reconnue pour de nombreuses actions dans le secteur de la santé et de l’assainissement. Aux instants de grandes inquiétudes générales avec la fureur de l’épidémie Ebola dans des pays frontaliers, une suite de programmes radiophoniques a permis de maintenir les mesures d’hygiènes à proximité des populations comme un reflexe. Par ailleurs, au-delà de cette alerte, « la radio fait partie intégrante », des plans de communication de cette organisation avec un accent particulier sur les langues des communautés et leurs valeurs traditionnelles. En plus de Daloa, troisième ville de Côte d’Ivoire, Radio Yopougon(Abidjan), Radio arc-en-ciel (Abobo-Abidjan) et une dizaine d’autres radios à travers tout le pays, couvrent ces campagnes pour l’adoption de solutions durables par la communauté elle-même (Bencom). Avec la menace sous régionale de la fièvre Lassa, ces ondes sont encore sollicitées pour anticiper la propagation de cette fièvre.

Rare sont ces actions sociales efficaces à toutes les échelles en Afrique, sans la radio. L’ambassade américaine en Côte d’Ivoire l’a compris et soutient ce média dans son développement. Le Comité International de la Croix-Rouge(CICR) idem. Un concours du meilleur reportage radiophonique  a été initié à ce propos par l’institution humanitaire. Plus d’émissions radiophoniques instructives et des podcasts sur le web contribueront à propulser les ondes de ses canaux de développement de façon intemporel à travers le monde et faciliteront l’interaction sur les sujets essentiels, entre l’Afrique et sa diaspora.

 

Saxum