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Nayanka Bell, une belle retraite

Firmin Koto | | Evènements

Le temps, s’il existe vraiment de notre ère, aborde des épisodes circonstanciels qui quelques fois paraissent comme une épreuve ambivalente à double tranchant. Il arrive que des fois, l’on fasse des choses qui font que le commun des mortels garde en esprit de n’avoir rien fait. Quand bien même, il nous vient à l’esprit de faire quelque chose.

Pour épouser cette mentalité, propre aux exigences de « la mère » nature, la comtesse de Marillac, à l’état civil Aka Louise de Marillac connue affectueusement du grand public Ivoirien et du reste du monde, sur le nom de Nayanka Bell, charme d’une élégance par son charisme, sur les sentiers du bien-être. Elle vient de semer pendant dix-huit ans, un champ pittoresque d’expérimentation des cultures, couronné de divers angles : une croisière à l’image de l’univers qui se perd dans le bleu du ciel. En somme, un complexe où la notion « sociabiliser » n’a point de secret. Ce joyau, érigé en un édifice architectural semble avec une précision de taille, d’une superficie vertigineuse jumelle à celle de la mer. A l’absence d’un GPS, le chisme (déclin) se consomme aussitôt.

Equipé solidement d’un arsenal similaire à celui d’un armement de la plus grande puissance au monde, la comtesse de Marillac a sacrifié 18 ans de sa vie dans un tel avenir du devenir, socialement humain d’où ce paradis uniquement terrestre, au service du monde des humanités. Cette réalisation, comme une nouvelle corde à son arc, lui a coûté économiquement, sur fonds propres, la somme de deux (2) milliards de francs Cfa.

Aka Louise de Marillac, épouse Leibel ; ou la comtesse de Marillac est bien celle de Nayanka Bell, la vedette aux gloires abondantes des années 1980 à 1990 et de 1990 à 2000.

Ivoirienne de part son père biologique Aka N’cho, pur Akan d’un métissage ethnique (Agni-Abbey), la comtesse de Marillac accède à la double nationalité de par sa mère Française d’origine Corse. Cette bi – nationalité fait d’elle une grande bibliothèque de l’histoire de la musique Ivoirienne dans toute son essence existentielle identitaire. De source proche, cet héritage, lui vient de sa grand-mère maternelle touareg. Sa fibre plastique musicale a toujours été le véritable cordon ombilical de son affinité avec sa grand-mère violoniste et chantre dans la grande société traditionnelle.

L’année 1980, remonte en surface avec sa ferme conviction de faire voler avec démesure ce trésor qu’elle possède au niveau de la sensibilité vocale, dorée de délectation, adoucissant les cœurs en sanglot. Un hommage dédié à son défunt grand frère, qui, prématurément a quitté le monde des vivants dans la fleur de l’âge, vers une destination sans retour, dans son premier volume dénommé : « I Wassado ».

Une année après cette œuvre glorieuse, l’heure revient à la concrétisation de ses acquis dans le milieu professionnel. Intégrée dans le creux des bonnes grâces de l’orchestre de la Radio Télévision Ivoirienne, en tant que choriste, la comtesse de Marillac scintille de talents et se voit apprécier de tous les quatre points cardinaux du territoire Ivoirien, puis du vaste continent Africain et voir aussi du reste du monde entier. Elle signe ainsi sa première carrière solo.

Arrangée par de grandes sommités comme Jacob Desvarieux et (Feu) Jimmy Hyacinthe, l’homme aux doigtés magiques, cette œuvre musicale chantée en Anglais qu’en Français a marqué le caractère constant et la dimension internationale de cette élue de la scène, depuis la date de sa sortie en 1983. Comme le souligne elle-même dans cette assertion:

 « J’ai commencé à travailler avec Jacob Desvarieux avant que Kassav n’existe. Il a une bonne réputation dans le milieu. Il est sérieux et humain. Il me demande toujours mon avis ».

Après la terrible et douloureuse mort du célèbre guitariste et arrangeur Jimmy Hyacinthe, elle se produit elle-même une seconde œuvre à Paris en 1983, sous l’œil vigilant du maestro  Bocana Maïga, Jacob Desvarieux et Ray Lema, ces arrangeurs.

Ses racines d’origine purement Africaine, sont ses sources de fécondité dans sa création assez singulière. Nayanka s’extériorise en abordant comme thématique, les notions d’affectivité veloutées aux menus visibles d’un brassage culturel métissé, faisant tressaillir de satisfactions pulsionnelles, la tradition folklorique et la modernité cosmogonique.

Aujourd’hui, la comtesse de Marillac a un faible pour sa patrie et sa terre natale. L’approche de l’art, la culture et l’éducation est pour elle, synonyme d’enthousiasme. Un enthousiasme qu’elle fait partagé en se mettant au service de sa chère partie : la nation « Ivoirienne ». Elle l’atteste sur ces vers de cette ligne d’une voix pleine d’émotions:

« Mon père a eu des filles avec ma mère. Je me considère donc, comme le garçon de la famille. Mes sœurs sont mariées et presque toutes en Europe. C’est moi qui ai épousé un blanc et pourtant, c’est moi qui dois rester ici. Sinon, nous n’avons pas une mauvaise vie en France. Seulement, je ne peux pas fuir mon destin. Enfant, je courrais avec des bottes dans les champs de mon père. Je suis Abbey…. Mon père est mort. Je suis dans ce pays et je dois y rester pour que mes enfants, bien que leur père soit un blanc, puissent aimer ce pays et s’y marier. »

Comme un dictionnaire des symboles, il est à éclairer que Nayanka Bell, sous cette marque prestigieuse de ce corps  nominatif,  la Comtesse de Marillac, a véritablement connu toutes les gloires sur le plan musical et de nos jours, ce triomphe honorifique s’est donc orienté vers une autre dimension de gloire dite « gloire humanitaire » ayant pour but de satisfaire la totalité des consciences, parfumée de bien-être sociétale, dans une ascendance d’éternité très conséquente.

Ce bonheur pour tous, « le complexe Marillac » est sis à la Riviéra 3, dans la commune de Cocody, en plein cœur de la ville d’Abidjan, l’actuelle capitale économique de la Côte d’Ivoire.

Firmin Koto