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COP 27 : La sénatrice Laure Baflan Donwahi représente les villes de Côte d’Ivoire

Firmin Koto | | Evènements

Le ressentiment des pays les plus pauvres, pas responsables du réchauffement, mais en première ligne de ses impacts, sera au cœur de la COP27 en Égypte. La conférence mondiale de l’ONU sur le climat s’est ouverte dimanche à Charm el-Cheikh en Égypte pour tenter de donner un nouveau souffle à la lutte contre le réchauffement climatique et ses impacts, pour lesquels les pays du Sud réclament des dédommagements financiers, un sujet épineux qui sera officiellement au menu des discussions. La Sénatrice et Maire de la commune de Mayo Laure Baflan Donwahi , représente les villes de Côte d’Ivoire.

« Mettons en œuvre ensemble (nos engagements), pour l’humanité et notre planète », a lancé le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, qui préside la COP27, devant les délégués du monde entier. « Nous devons être clairs, aussi difficiles que soit le moment actuel, l’inaction équivaut à de la myopie et ne peut que retarder la catastrophe climatique », a affirmé de son côté le président sortant de la précédente COP à Glasgow, Alok Sharma.

Par ailleurs, la Côte d’Ivoire participera aux tables rondes sur « les financements innovants pour le climat et le développement » et « les changements climatiques et la durabilité des communautés vulnérables ». Il est prévu en marge du Sommet, plusieurs activités parallèles, dont l’animation du stand de la Côte d’Ivoire.

Le financement des dégâts climatiques à l’agenda

Cette 27e conférence de l’ONU sur le climat (COP27) rassemble quelque 200 pays pour deux semaines, au chevet d’une planète frappée par les catastrophes : inondations historiques au Pakistan, canicules à répétition en Europe, ouragans, incendies, sécheresses…

Des catastrophes pour lesquelles les pays du Sud réclament désormais des dédommagements financiers. Cette question délicate des « pertes et dommages » a été officiellement ajoutée à l’ordre du jour des discussions à Charm el-Cheikh lors de la cérémonie d’ouverture, alors qu’elle ne devait jusqu’alors faire l’objet que d’un « dialogue », prévu jusqu’en 2024.

« Cette inclusion à l’agenda reflète un sens de la solidarité et de l’empathie pour la souffrance des victimes des catastrophes causées par le climat », a souligné Sameh Choukri. Le patron de l’ONU-Climat, Simon Stiell, a qualifié de « cruciale » cette question des pertes et dommages en ouverture de la conférence. « On jugera du succès ou de l’échec de la COP27 sur un accord sur cette facilité de financement des pertes et dommages », avait prévenu Munir Akram, ambassadeur du Pakistan à l’ONU et président du G77 + Chine, qui représente plus de 130 pays émergents et pauvres.

Les besoins se comptent « en milliards de milliards »

La défiance des pays en développement est forte alors que la promesse des pays du Nord de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide aux pays du Sud pour réduire leurs émissions et se préparer aux impacts n’est toujours pas tenue. Accord ou non sur un mécanisme spécial pour financer les « pertes et dommages » ou sur un nouvel objectif pour prendre la suite des 100 milliards à partir de 2025, les besoins de financement se comptent en « milliards de milliards », dit Michai Robertson, négociateur pour l’Alliance des petits États insulaires (Aosis), jugeant que ce sera impossible sans le secteur privé.

Ces négociations se tiennent sur fond de crise climatique toujours plus pressante. Le combat pour le climat est une « question de vie ou de mort, pour notre sécurité aujourd’hui et pour notre survie demain », a insisté avant la COP27 le patron de l’ONU Antonio Guterres. La conférence « doit poser les fondations pour une action climatique plus rapide et plus courageuse, maintenant et pendant cette décennie qui décidera si le combat pour le climat est gagné ou perdu », a-t-il averti.

Les émissions de gaz à effet de serre doivent en effet baisser de 45 % d’ici 2030 pour avoir une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère pré-industrielle, objectif le plus ambitieux de l’accord de Paris. Mais les engagements actuels des États signataires, même s’ils étaient enfin respectés, entraîneraient une hausse de 5 à 10 % des émissions, mettant le monde sur une trajectoire au mieux de 2,4 °C d’ici la fin du siècle.

Loin de respecter l’objectif principal de l’accord de Paris de moins de 2 °C par rapport à l’époque où les humains ont commencé à brûler à grande échelle les énergies fossiles (charbon, pétrole ou gaz) responsables du réchauffement. Avec les politiques menées actuellement, c’est un catastrophique +2,8 °C qui se profile. « Pitoyablement pas à la hauteur », a fustigé Antonio Guterres, qui déplore que le climat ait été relégué au second plan par l’épidémie de Covid, la guerre en Ukraine, les crises économiques, énergétiques et alimentaires.

Fonte de glaciers

L’ONU a estimé que « les huit années de 2015 à 2022 seront probablement les huit années les plus chaudes enregistrées ». La température moyenne sur la décennie 2013-2022 est estimée à 1,14 °C au-dessus de celle de l’ère préindustrielle, contre 1,09 °C sur la période 2011-2020.

L’Accord de Paris sur le climat vise à limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, si possible 1,5 °C, mais, « les concentrations de CO2 dans l’atmosphère sont tellement élevées que l’objectif de 1,5 °C […] est à peine du domaine du possible », a commenté dimanche le patron de l’OMM Petteri Taalas. « C’est déjà trop tard pour de nombreux glaciers et la fonte va se poursuivre pendant des centaines voire des milliers d’années, avec des conséquences majeures sur l’approvisionnement en eau », a-t-il ajouté.

Ainsi, les glaciers des Alpes ont enregistré en 2022 une perte record de masse de glace, avec une réduction d’épaisseur de 3 à 4 mètres, « beaucoup plus que lors du précédent record en 2003 ».

Firmin KOTO

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