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Peinture: James Houra, le peintre arc-en-ciel !

Remi Coulibaly | | Arts Visuels

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Enseignant d’arts plastiques, inspecteur général de la culture, le peintre a inauguré, vendredi, à La Rotonde des arts, sa dernière exposition, en présence du ministre de la Culture et de la Francophonie.

Ce sont au total 19 toiles aussi lumineuses que colorées que James Kadio Houra expose à la galerie La Rotonde des arts contemporains d’Abidjan-Plateau jusqu’au 21 janvier.

Le titre de l’exposition «James Houra, un arc-en-ciel dans le temps», n’est pas surfait, encore moins usurpé. En tout cas, c’est l’avis du ministre de la Culture et de la Francophonie, Maurice Bandaman. Qui, au vernissage de l’exposition, a salué le talent inaltérable du plasticien dont il reconnaît tout aussi les grandes qualités humanistes qui transparaissent dans son écriture picturale. Aussi, en acquérant des œuvres exposées, il ne faisait, à l’en croire, qu’allégeance à l’immensité du «peintre arc-en-ciel». Les pairs de Houra, de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (Ascad), n’ont pas voulu, non plus, manquer l’évènement. Car c’était une occasion pour eux de terminer l’année en beauté, couronnant ainsi un dernier trimestre fort productif des arts et lettres de Côte d’Ivoire. Le ministre Maurice Bandaman, en tout cas, le fera remarquer. Car de Mme Simone Guirandou, commissaire générale du Salon international des arts plastiques d’Abidjan (Siapa) et du Pr Yacouba Konaté, coordonnateur du Colloque sur la renaissance africaine, au début de ce mois à Abidjan, il dira que leur engagement en faveur de la renaissance ivoirienne par les arts et la culture porte, à coup sûr, ses fruits. D’autant que l’exposition de James Houra, initiée par le Pr Konaté et son alter ego, le tout aussi académicien et conservateur de musée, Yaya Savané, montre que «l’activité des arts visuels reprend son envol pour (re) donner espoir aux Ivoiriens».

Un espoir irisé par les tableaux de Houra. C’est vrai, il est demeuré dans sa même écriture, avec une chaleur chromatique empruntée aux 7 tons de l’arc-en-ciel, mais aussi aux coloris du pagne tissé kita (ou kinté). Dont toute la noblesse et la richesse collent, à l’envi, à la dévotion quasi pieuse que l’auteur porte à la femme, thème majeur qu’il aborde avec son pinceau. Le tout dans une finition impeccable et dont l’encadrement aux teintes dorées renforce le sentiment de noblesse. Surbrillance, volupté, luxe, splendeur partagée, à juste titre, avec l’arc-en-ciel.

Mais, habitué des débats de son temps, l’ex-polémiste de l’époque «Vohou-vohou» (années 1980), ne pouvait passer les récents évènements de son pays sous une omerta. «Article 125», allusion faite aux violences liées à la crise post-électorale en Côte d’Ivoire et « Abla Pokou», référence à la légende akan, pour puiser dans le patrimoine historique ivoirien les valeurs à même de guider la renaissance d’un pays sorti du chaos, sont des curiosités à saisir chez le peintre.

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