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Germain Roesz de nouveau sur les cimaises, un amour pour un art

Desire Amani | | Arts Visuels
Credit photo: www.badische-zeitung.de
Figure emblématique des arts visuels en France et d’ailleurs, l’humilité de Germain Roesz artiste muticartes, reste un des points culminants assez visible dans sa personne.
Peintre Français né précisément en Alsace dans les années 1949 à Colmar, Germain Roesz est à la fois performeur, sculpteur, illustrateur, dessinateur, aquafortiste, auteur de performances poésie-action, théoricien de l’art, écrivain et Directeur de la collection de la serie Ars (collection et esthétiques) à l’harmathan.
Ce professeur émérite des Universités, est l’actuel Directeur du laboratoire : Approche Contemporaine de la Création et de la Réflexion Artistiques (ACCRA) à l’Université de Strasbourg.
Athlète infatiguable, à la recherche de satisfactions nouvelles dans les champs contemporains  artistiques d’où la pratique des arts, Roesz a toujours su concilier la pratique des arts visuels,  la vie professionnelle, de la poésie et la recherche théorique, dans son univers.
Comme « les ailes » dans certaines traditions antiques, qui avant tout symbole d’envol matérialise l’allégement et la libération,  Germain Roesz, cette tête pensante incarne de nos jours dans la réflexion dite créative contemporaine, le symbole de la purification et de la dématérialisation sublime: le passage de l’âme à l’esprit subtil du corps, dans son essence ancestrale créative.
Bonifié par ses ambitions au sens très charismatique de la recherche et de sa quête poétique, son écriture picturale étale dans une franche logique, la traçabilité historique d’un territoire « préservé » entre l’histoire de la peinture et celle de l’approche contemporaine, liant rigueur et chaos.
Son aura, d’une forte envergure l’oriente vers son binôme. Ainsi, il forme avec Jean-François Robic un duo d’artistes choc « L’épongistes ». Tous deux enseignants, ils frappent par la qualité de leur travail artistique tout en produisant par la médiation de la photographie « des « sculptures trouvées » à partir d’objets de rencontre ».
Depuis les années 1994 jusqu’à présent durant une vingtaine d’années, notre très cher maître a toujours été un maillon fidèle au service de l’art, des artistes et des apprenants dans les diverses catégories que nous offre le domaine artistique.
Enseignant en théorie, pratique et sciences des arts à l’Université de Strasbourg, « il tente dans un esprit de cohérence, de saisir dans la peinture un espace qui est sa propre matrice, qui ouvre le monde. Une hétérogénéité voulue fait le don d’expériences renouvelées. Dans le champ strictement poétique, il réalise depuis 1994 des performances poétiques : lecture poésie action avec des musiciens contemporains, avec L’épongistes (Robic / Roesz) ou en solo. Dans le champ théorique il interroge la création collective, la relation de l’art et du politique, et mène une recherche sur la nature de l’œuvre contemporaine.
De nombreuses publications personnelles ou en collaboration avec des ami(e)s poètes et philosophes, dans des revues et chez différents éditeurs jalonnent son parcours ».
Constant dans ses multiples états face à son âme d’artiste, comme un bon pédagogue, il souligne dans ce passage avec une sonorité performative, cette affirmation dotée d’une esthétique écorchée et d’une voix pédagogique :
« Mot à l’origine, mot image, image, image de mots. L’ensemble de mon travail artistique se fonde sur cette évidence. Le geste dansait le mot, le mot donnait le geste. La couleur éclairait le mot. Le mot parlait la couleur. Aujourd’hui c’est une conjugaison des deux, sans fusion pour que se voit, se lie, se lit la langue de la peinture et celle de la poésie. Les mots aussi donnent à voir l’espace, ils forment aussi l’espace. Il y a des distances et des souffles entre les mots. Ce travail (le souffle tremble) proposé pour la circonstance s’inscrit dans une continuité. Il dit les espaces déjà là et ceux à venir que la poésie touche au-delà de la trivialité du réel. »
Si dans toutes les traditions, en dépit de leur origine, « les ailes » ne se prennent pas en général, et qu’elles se conquièrent, au prix d’une éducation initiatique et purificatoire souvent d’une longue durée et périlleuse, d’aucuns ne s’étonneraient point du succès de cet artiste étiqueté prestigieux aujourd’hui. Il a valabrement, comme coutume, su prouver aux yeux du monde de l’art, une fois de plus, sa grande détermination pour l’avenir des pratiques artistiques à cette exposition “ Dissipations abstraites “, en ce jour du 20 février 2014, dans les locaux de la galérie J. P. Ritsch-Fisch sise à Strasbourg.
Au cours de cette messe purement artistique,  les tons présents dans la palette de Roesz ont su briller par la pureté de leur exaltation graphique et chromatique. Cette vibration rétinienne doit son triomphe à cette mission légendaire du langage chromatique confortablement installé en ce lieu, savourant avec plaisir cette danse sonore de l’ethos.
 
Désiré Amani

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