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Arts Visuels : Mathegui, un amour entre l’Art et l’Afrique

Desire Amani | | Arts Visuels

Mathegui-arts-visuelsLe hasard existerait-il de nos jours ?

A mon sens, avant toutes tentatives de possibilités à cette préoccupation, je poserais tout d’abord cette question de savoir les fondements  réels de cette  approche notionnelle et conceptuelle de ce vocable « hasard », présent dans notre quotidien.

Qu’est-ce que le hasard ?

L’art ne se résume point comme un pur produit du hasard mais plutôt une résultante de votre propre finalité par la voie de la pensée créatrice.

Le hasard, ce mot couramment utilisé se résume en ces notions de l’« inexpliqué » ( ce dont on ignore la cause ) , l’« inexplicable » ( ce qui est sans raison, au moins apparente ) , l’« indéterminé » ( parcours d’une étoile filante ) , « le contingent » ( ce qui n’aurait pu ne pas se produire ), et « le fortuit » ( imprévisible ).

Pour mieux saisir cette fonctionnalité idéologique, l’on devrait se référer en amont à l’Amour. Car l’histoire depuis cette vaste nuit des temps, précisément dans la cosmogonie orphique, la nuit et le vide dans leur entièreté sembleraient d’autant plus être à l’origine de la création du monde d’où l’art même de créer. « La nuit enfante un œuf, d’où sort l’Amour, tandis que la terre et le ciel se forment des moitiés de la coquille brisée ».

De cette idée, l’artiste Mathegui, de formation scientifique en biologie des organismes nous livre d’une part sa passion pour l’Art avec un grand « A » et d’autre part, donne une explication sur la notion du hasard comme un regroupement de diverses notions autour des actes que chacun d’entre nous pose.                                                                                                                                                                                                                                                                                                     

« Il est important de ne pas se laisser enfermer par des certitudes, de s’entourer d’un cadre rigide. Il faut douter continuellement, et s’expatrier en permanence vers des destinations inconnues, pour aiguiser sa curiosité et développer de nouvelles rencontres artistiques. »

Un amour aveuglé par les Arts

Assoiffée depuis sa tendre enfance, par cette folle envie de créer et de se construire une plume artistique, Mathegui voyage à travers sa transdisciplinarité fécondée, dans l’espace et le temps, sous toutes les plastiques que lui offre cette temporalité du vide, de invisible et du visible. Plusieurs de ses créations (design, photographie, sculptures … ) en témoignent de cette traçabilité. Très bonne graphiste, douée d’une large sensibilité pour manier les pigments, notre artiste évoque sa modestie et aussi les motifs qui ont fait d’elle une vraie passionnée de cet « Art: pluriel ».

« J’ai pris plaisir depuis ma plus tendre enfance à apprendre et pratiquer différentes techniques artistiques.

De formation scientifique en Biologie des organismes, je suis curieuse et amoureuse de la Nature. Des dessins d’observation à la loupe binoculaire ou au microscope, jusqu’à l’illustration, en passant par la peinture, il n’y a qu’un pas ».

Une amoureuse du plus vieux continent, le berceau de l’humanité

Voyageuse dans l’âme, Mathegui a visité de nombreux pays issus du vaste continent Africain, en passant par le Niger, le Congo, l’Afrique du Sud, et le Cameroun. Captivée par les cultures des différents peuples, elle garde magistralement ses émotions tout en mettant en exergue son enchantement par les masques, les parures, les scarifications et les symboles très variés dans une étonnante diversité ethnique.

Comme elle le souligne en noir et blanc au passage, « Mes travaux peuvent prendre l’expression d’une aventure ethnologique, géologique et symbolique au fil de mes rencontres en tant que peintre voyageur ».

Techniques et perceptions de créativité

Restant fidèle à cette qualité de toujours arroser son champ d’expérimentation livresque, dans cette optique de satisfaire son vocabulaire artistique aux yeux du monde de l’Art, elle s’exprime par cette manière humble d’être « une avide de nouvelles techniques plastiques ».

Elle avoue avec simplicité, doublée une honnêteté morale qu’elle est de tout d’abord : « De formation scientifique ». Et va même plus loin dans l’approfondissement de son assertion, qu’elle aime expérimenter tout ce qu’elle voit sur son passage tout en conservant ce processus de partir à la recherche de nouveaux supports, divers matériaux, pour assouvir ses pulsions en accord avec sa vision de manipuler, façonner d’où cette quête de manier différents outils.

« Après l’aquarelle et le pastel sec, c’est en République Démocratique du Congo que je m’initie à l’huile auprès de peintres issus de l’académie des beaux arts de Kinshasa (2002-2005). Mais c’est au Cameroun, que je développe des techniques mixtes où l’acrylique prend une place majeure (2008-2011) ».

En 2012, précisément dans le mois de Février, elle découvre à Paris Thibault Mazire, son professeur de laque à l’école Oliver de Serres et finit par donner sous le charme de cette nouvelle technicité artistique.
Mathegui Marie-Hélène Goral chante avec tous les pigments par les voies de la transmission de la mémoire sur une pluralité de supports d’adaptation. Artiste plasticienne, elle est loin de rejeter son statut d’artiste multicartes.
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Désiré Amani