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Mathilde Moreau ou « Prêtresse Vohou », une pionnière des arts plastiques ivoiriens et africains

Irene COULIBALY | | Art contemporain

Née le 2 mars 1958 à Grand-Bassam, Mathilde Moreau est une femme multitâche qui compte plusieurs années d’expérience dans le monde de l’art ivoirien. Diplômée de l’école des beaux-arts d’Abidjan, Mathilde est l’une des pionnières ayant contribué à l’affirmation des arts plastiques ivoiriens et africains avec ses amis du mouvement « Vohou Vohou ».

Eh oui on ne saurait parler de Mathilde sans évoquer le « Vohou Vohou », mot tiré de la langue Gouro ivoirienne qui signifie « n’importe quoi » apparu dans les années 70. Ce terme a été donné pour faire référence aux artistes poubellistes de l’école des beaux-arts d’Abidjan par un de leurs amis qui ne comprenait rien à leur art. Et c’est grâce à cet art particulier que Mathilde et ses amis s’affirment et conquièrent le monde des arts par des expositions dans des salles huppées de la place. Mathilde Moreau est alors surnommée « Prêtresse Vohou » par ses pairs et ce mouvement connait ses plus beaux jours de 1981 à 1991.

Tapa, cauris, jus de cola, latérite, kaolin, carton, bois, etc., tout peut servir à réaliser une toile de « Vohou Vohou ». En 1987, Mathilde fait sa première exposition individuelle intitulée « Varig », du nom d’une compagnie aérienne dont un avion s’est écrasé à Alépé. L’hôtel ivoire d’Abidjan, le centre culturel africain d’Oslo (Norvège), le collège Jean Mermoz de Cocody (Abidjan), l’ambassade de Côte d’Ivoire en Chine, salon Dimaako FESPACO Ouagadougou (Burkina Faso), sont autant de lieux qui ont vu exposer les toiles de la « prêtresse Vohou » durant sa carrière de peintre.

Mathilde Moreau est depuis mars 2006, directrice de l’école nationale des beaux-arts d’Abidjan après y avoir enseigner la peinture de 1994 à 2006. Son amour pour la termitière ne l’a jamais quitté et est demeuré jusqu’à aujourd’hui sa véritable thématique.

 

Irène COULIBALY